jeudi 19 juin 2008

Parlons-en...

crédits photos: Luc Coveliers - ADAV/ARRAS.

A l’heure de la Petite Reine

« Le Vélo dans tous ses états », ce titre aurait également pu être privilégié, tant le vélo est au cœur de l’actualité depuis ces dernières années. Au rayon des scandales le plus souvent. Malgré tout, les affaires de dopage dans le cyclisme mondial n’ont, heureusement, pas trop altéré l’image que véhicule le vélo en lui-même, symbole de liberté. En effet, celui-ci n’est pas qu’un simple outil de compétition, il est encore, et surtout, un outil de loisirs et… de plaisir. Nous pouvons même dire qu’il est devenu, pour certains, un compagnon de route au quotidien.

Sacoche de travail dans le panier, cravate au vent… Cette image là est de plus en plus visible dans les rues des grandes villes. Le Vélib’ à Paris, le Vélo’v à Lyon, et des initiatives similaires qui voient le jour dans la plupart des agglomérations. Oui, le vélo marque sa présence et il va s’imposer davantage dans les mois à venir, notamment au regard des enjeux économiques et environnementaux actuels. Les économies de carburant ainsi que la prise en compte de la pollution urbaine constituent, en effet, deux bonnes raisons de se pencher un peu plus sur le dossier « déplacements urbains ».

L’occasion pour nous de mettre en lumière une association régionale qui œuvre localement, notamment sur l’arrageois. Il s’agit de l’ADAV (Association Droit Au Vélo). Créée en 1982, cette association s’est donnée pour but de promouvoir le vélo comme moyen de déplacement, d’améliorer la sécurité des cyclistes et de les représenter dans la région Nord-Pas-de-Calais. Elle mène aussi avec ses adhérents des actions de sensibilisation et d’information et propose des solutions d’aménagement de la voierie. A ce titre, elle est une véritable force de proposition auprès des différentes instances.


crédits photos: Luc Coveliers - ADAV/ARRAS.

Nous sommes donc entrés en contact avec Mr Luc Coveliers, responsable de la section arrageoise de l’ADAV. Celui-ci est revenu, pour nous, sur un récent événement, la fête du vélo, où un certain nombre d’actions ont été organisées en ce samedi 07 juin sur Arras. « Cette opération a été un succès », selon Mr Coveliers. Pourtant, il n’a guère fait un temps agréable, surtout au matin, mais les responsables de l’ADAV ont quand même pu rencontrer une trentaine de personnes sur le stand d’informations qui était mis en place devant le Beffroi de l’Hôtel de Ville d’Arras et ce durant une bonne partie de la mâtinée. Puis, une balade ouverte à tous était organisée l’après-midi, afin de montrer que le vélo est possible à Arras. Luc Coveliers a pu dénombrer près de soixante-dix personnes au départ de la balade, mais ce qui a le plus interpelé le responsable de l’ADAV/ARRAS, ce sont les nombreuses demandes adressées à l’association afin que « les choses bougent sur Arras ». Preuve en sont les nombreux mails reçus du public afin d’être informé des actions de l’association arrageoise.



crédits photos: Luc Coveliers - ADAV/ARRAS.

A l’heure où la ville se pense durablement, la thématique « vélo » se doit d’être un axe fort de la politique urbaine. Nous aurons donc l’occasion de revenir plus en détails sur cette dernière, en interrogeant les acteurs concernés (élus, services municipaux, associations locales et usagers…).

En attendant, retrouvez un dossier très intéressant publié récemment dans la Voix du Nord : « Circuler à vélo à Arras : chemin de croix ou véritable alternative ? ».

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Arras/actualite/Secteur_Arras/2008/06/01/article_circuler-a-velo-a-arras-chemin-de-croix.shtml

N’hésitez pas, non plus, à entrer en contact avec les responsables de l’ADAV/ARRAS dont voici les coordonnées :

Antenne de l’ADAV d'ARRAS - Maison des Sociétés - 16, rue Aristide Briand - 62 000 ARRAS - mail : arras@droitauvelo.org - site web :
http://www.droitauvelo.org/ (rubrique "l'ADAV à Arras").

PF

mardi 10 juin 2008

Retour sur Terre...


A la Saint Médard,

le soleil au rendez-vous…

« S’il pleut à la Saint Médard et que la Saint Barnabé ne lui coupe le pied, il pleut quarante jours plus tard ». On connaît tous ce fameux dicton, cher aux acteurs du monde rural. Fort heureusement, il n’a pas plu en ce dimanche de début juin. Le présage d’un bel été ?

Toujours autant de monde sur les routes en ce week-end. Mais un trajet touristique néanmoins différent. La terre a remplacé le sable fin de la Côte d’Opale pour trois jours. La mer s’est ainsi effacée au profit des 28 hectares du site dédié à l’événement « Terres en Fête » à Tilloy-les-Mofflaines (Arras).

Et pourtant, l’inauguration du plus grand salon agricole au Nord de Paris fut particulièrement « arrosée » en ce vendredi, de quoi refroidir les ambitions des organisateurs… Une pluie qui, malgré tout, n’empêchait pas les officiels de s’étendre sur cette gigantesque opération de séduction du monde rural. Ainsi, Jean-Bernard Bayard, président de TERRES EN FÊTE et président de la Chambre Régionale d’Agriculture a d’ailleurs admis, dans son discours introductif, que cette manifestation régionale, était une « formidable occasion de lancer le débat entre professionnels et grand public sur le devenir de l’agriculture ». Une satisfaction reprise par le président de la Région Nord-Pas-de-Calais, Daniel Percheron, qui « s’est engagé avant la fin de l’année à dégager des fonds pour le prochain Terres en fête. Conscient qu’il est de l’importance d’une telle vitrine de l’agriculture régionale, moteur de notre économie et des défis qu’elle a à relever. Dont nourrir de plus en plus d’habitants en préservant l’environnement ».

Si les organisateurs gardent le sourire, c’est que le succès de Terres en Fête n’a jamais été démenti. Certes, il est encore trop tôt pour connaître le nombre exact de tickets vendus durant ce long week-end, mais il est bon de rappeler qu’en 2006, le salon avait attiré plus de 80 000 personnes. De quoi remplir un Stade de France. Impressionnant.

La mise en place d’un tel événement représente ainsi un axe fort de la communication du Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais (et ses partenaires), sur lequel elle peut s’appuyer pour construire sa politique de développement durable. En effet, si aujourd’hui, le développement durable n’est qu’une succesion de mots et de belles promesses sur le papier, « Terres en Fête » montre qu’il est néanmoins possible de réunir, sur le terrain, un ensemble d’acteurs et de les faire travailler ensemble, car l’événement rassemble bien au-delà du seul univers des agriculteurs. Partenaires publics (Chambres d’agriculture, Collectivités locales, Territoires, Fédérations, associations…etc.) et partenaires privés (banques, assurances,…etc.), unis pour témoigner de l’existence du monde rural,… unis pour changer les stéréotypes et… unis pour montrer les formidables opportunités de l’agriculture de demain.

Il faut donc retenir plusieurs enseignements de cette manifestation. D’une part, il semble que sans une bonne communication et sans une mise en réseau de nombreux acteurs, ce type d’événement n’aurait jamais lieu. Il faut souligner à juste titre le remarquable travail des organisateurs, en espérant que les prochaines éditions seront du même acabit. A noter, qu’en parcourant les différents chapiteaux et autres stands, un mot est souvent revenu à l’oreille : la qualité. Preuve de l’envie des professionnels de valoriser leurs activités et leurs produits dans ce noble sens. Un public qui ne pourra qu’être satisfait de cet état d’esprit…

PF

lundi 2 juin 2008

A la rencontre de...


Les Champs du Possible…
(2ème partie)

Savy-Berlette, au cœur de la Communauté de Communes de l’Atrébatie. Petite commune rurale, où est implantée, cependant, un lycée d’enseignement agricole privé. Elle n’est donc pas sans richesse. Les éditions du Téléthon organisées chaque année à Savy-Berlette sont d’ailleurs connues et reconnues comme étant les plus mobilisatrices de la Région Nord-Pas-de-Calais. Mais « revenons à nos moutons », à cette dernière journée auprès des agriculteurs. L’occasion d’interroger Chérif sur ses premières impressions après l’enquête menée sur le terrain.

Pierre : Ton enquête de terrain auprès des agriculteurs du Pays d’Artois vient de se terminer avec cette dernière journée à Savy-Berlette, quelles sont tes premières impressions ?

Chérif : Je citerai d’abord un élément historique. Le 25 février 1949 à l’Assemblée Nationale, Pierre Pflimlin, alors ministre de l’agriculture, martelait : « Il n’y a pas de meilleurs moyens de faire sortir l’agriculture de ses difficultés présentes que de mettre à la disposition de tous les cultivateurs, les conquêtes du progrès technique et du progrès scientifique ». Ma première impression s’oriente donc vers la mutation du métier d’agriculteur. Depuis plus d’un demi-siècle, le métier d’agriculteur s’est profondément transformé sous l’impulsion de plusieurs influences : les transformations internes du milieu professionnel agricole, les innovations technologiques ainsi que les nombreuses attentes éthiques de la société. L’enquête que nous avons entreprise m’a permis de constater cette évolution. Le temps de la binette est révolu. Place aux pulvérisateurs, aux engrais chimiques. L’agriculteur est devenu le chef d’entreprise, calcule ses coûts, analyse ses marchés, s’adapte aux évolutions institutionnelles, réglementaires, politiques, commerciales et environnementales. Ainsi, la gestion des risques, qui est au cœur de mon étude, prend tout son sens. En effet, les risques du « noble » milieu agricole ont fortement augmenté : l’utilisation massive des produits phytosanitaires entraînent des risques sanitaires et des externalités environnementales négatives… souvent irréversibles. Sans compter les risques accidentels, les risques financiers… Rien n’est négligeable lorsque l’on évoque les risques d’une profession. Les agriculteurs en sont majoritairement conscients. Ainsi, à la fin de notre enquête, nous pouvons dire que plus de 50 % des agriculteurs interrogés sont conscients d’être soumis à un risque très élevé d’intoxication. Enfin, outre les statistiques que l’on pourra établir, je retiens avant tout du monde agricole, l’hospitalité sans limite et la convivialité qui se dégagent de tous ses acteurs. De Savy-Berlette à Neuville-Saint-Vaast, de Souastre à Grand-Rullecourt, en passant par Boiry-Sainte-Rictrude, je n’oublierai jamais, et je garderai comme premier souvenir cette première journée ensoleillée, nous étions alors réunis autour d’un barbecue, on me parlait en ch’ti, on me racontait les histoires de la région, la transformation du monde agricole, l’Europe, les bio-carburants…

Pierre : Peux-tu nous en dire plus sur les étapes qui vont suivre ton enquête de terrain ?
Chérif : Depuis le 23 mai, l’enquête de terrain est clôturée. Nous avons pu rencontrer en tout près d’une soixantaine d’agriculteurs du Pays d’Artois. Toutes les réponses aux questions doivent désormais être traitées et les premières statistiques sortiront d’ici peu. Viendra ensuite le temps de les analyser, de les commenter et d’entamer la rédaction finale (en incluant l’ensemble des observations de mon enquête dans mon mémoire universitaire). Ma soutenance se déroulera quant à elle à la fin du mois de juin / début juillet.

Pierre : Enfin, de par l’enquête que tu viens de mener, quel regard portes tu sur l’agriculture de la Région ?
Chérif : Il faut noter, tout d’abord, que l’opération de collectes des films plastiques agricoles usagés (qui nous a permis d’entrer en contact direct avec les agriculteurs) est un geste nécessaire dans la préservation de notre environnement et de gestion des risques sanitaires. Un acte responsable. C’est pourquoi, la présence sur le terrain, au côté des agriculteurs, d’animateurs comme Julien Lecouffe (GRDA/Chambre d'Agriculture du Pas-de-Calais) est primordiale. C’est le développement local par excellence, celui qu’ont pu nous enseigner nos professeurs. L’action que mène Julien est donc essentielle, car il joue parfaitement le rôle de relais pour un territoire. En partageant ses journées entre les agriculteurs, les collectivités territoriales et les associations, il nous montre à quel point il est important de communiquer et d’installer un climat de confiance dans un système donné. C’est, selon moi, le préalable à tout objectif de responsabilité et de durabilité.