Pesticides ou l’avenir de l’humanité en danger… *Pesticides, produits phytosanitaires, produits phytopharmaceutiques, produits agropharmaceutiques ou tout simplement produits de traitement… ils sont tous des "poisons", utilisés pour tuer les insectes (insecticides), les herbes (herbicides), pour lutter contre certaines maladies (fongicides) ou tout simplement utilisés dans nos maisons, nos champs ou dans nos jardins afin de se débarrasser de certaines espèces animales nuisibles. De nombreux autres usages existent : l’entretien des routes, des aéroports et des voies de chemin de fer ; l’entretien des parcs et des jardins publics, les opérations de dératisation…
Quelle que soit le moyen d’épandage ou de pulvérisation utilisé, le lieu et le temps d’application d’un pesticide, seule une partie de la quantité épandue atteindra réellement l’herbe indésirable, l’insecte ravageur ou indésirable… bref la cible visée. Le reste du produit, presque 10% est diffusé dans l’air, dans l’eau ou dans le sol et peuvent affecter de par leur toxicité l’homme ainsi que toutes les espèces vivantes.
Nous aimons nos foyers, nos maisons avec leurs petits jardins, ce sont des refuges où nous sommes à l’abri du monde extérieur. Malheureusement, nous ne sommes certainement pas à l’abri des cancérogènes. Ceux-ci peuvent entrer dans nos foyers de plusieurs façons. En voici quelques-unes :
1 - Dans les insecticides et les herbicides que nous épandons sur nos pelouses et dans nos jardins et qui sont épandus sur les produits agricoles que nous consommons. L’herbicide 2,4-D (qui fait partie du groupe des herbicides chlorophénoxylés) a été classé par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) parmi les substances qui sont peut-être cancérogènes pour les humains. Le 2,4-D est produit et vendu sous la marque Roundup.
2 - Dans les produits de beauté, qui peuvent contenir différents cancérogènes tels que la diéthanolamine (DEA), le formaldéhyde et le talc contaminé à l’amiante. Les femmes courent plus de risques que les hommes parce qu’elles ont tendance à employer plus de lotions et de cosmétiques qu’eux. Il n’est pas question de cesser d’utiliser ces produits mais je pense qu’il est important d’être vigilant à ce qu’on emploie, autrement dit, s’informer pour que le regard ne soit pas barré par l’inattention, et surtout ne pas croire qu’on est à l’abri par rapport aux autres.
3 - Sous forme de contaminants de l’eau potable, comme par exemple l’arsenic et les trihalométhanes qui se forment à la décomposition du chlore qui est ajouté à la majeure partie de l’eau potable canadienne.
Selon le service statistique du ministère chargé de l’environnement, IFEN (Institut Français de l’environnement), la contamination des eaux par les produits phytosanitaires n’est pas négligeable, les résultats agglomérés au niveau français donnent les chiffres suivants :
=> pour les eaux de surface : 130 substances détectées au moins une fois, 70% des stations touchées ;
=> pour les eaux souterraines : 86 substances détectées au moins une fois, 53% des stations de mesures touchées.
Certains aliments préparés à base de viande contiennent des nitrites servant à les conserver et à leur permettre de garder plus longtemps leur couleur rose et leur apparence de fraîcheur. Les nitrites se combinent aux amines naturellement présentes dans la viande pour former de la N-nitrosodiméthylamine, classée par le CIRC parmi les substances probablement cancérogènes pour l'être humain.
Partout dans le monde, aux Etats-Unis, au Canada, en France, au Royaume-Uni, en Suède… des éminents chercheurs ont fait des études "alléchantes" et ont établi un lien entre l’exposition aux pesticides et le risque de cancer. Selon Isabelle Baldi de l’université Victor Sigalen de Bordeaux2, en ce qui concerne les effets à long terme des pesticides sur la santé, il y a trois grands domaines à explorer :
=> Cancers ;
=> Troubles neurologiques ;
=> Anomalies de la reproduction.
La santé environnementale est aujourd’hui une question sociale qui englobe tous les genres de substances cancérogènes : les polluants environnementaux, les cancérogènes dans les aliments, les cosmétiques, les produits pharmaceutiques, les pesticides et les produits de consommation. Bien que nous devions changer ou modifier notre propre comportement, le principal outil pour lutter contre les cancers et diminuer les risques est le changement environnemental : des changements dans le milieu de travail et les conditions de travail, des changements dans la production alimentaire, dans nos maisons, dans la protection de l’environnement et des changements dans la recherche des solutions et des situations de prévention au sein de la société.
La perception du danger outre les aptitudes sensorielles, intellectuelles du sujet par rapport aux produits phytosanitaires est conditionnée essentiellement par le niveau de l’information de l’individu. Donc, il est clair qu’il est nécessaire de s’informer au sujet des produits chimiques et de leurs procédés d’emploi ; pour cela une discussion collective de tous les acteurs est incontournable afin de parvenir à réaliser ensemble le « demain désirable » si cher à notre ami Roch Jullien.
T.Chérif
* J'analyse l'épineux sujet des pesticides à travers une étude menée en partenariat avec le CNRS dans le cadre de mon stage de fin de cursus universitaire (Master 2 EGA - Université d'Artois)
NB : N’hésitez pas à vous informer davantage, car le sujet est compliqué et controversé, mais mérite une attention toute particulière.
http://naturopathie-psychotherapie.blogspot.com/2007_10_20_archive.html