mardi 18 novembre 2008

Vue d'ensemble...


LA RSE : MYTHE OU RÉALITÉ ?
(1ère partie)

Partout dans le monde, les bourses plongent en chute libre. Tout le système bancaire mondial semble incapable d’arrêter cette chute... irréversible. Les investisseurs s’inquiètent tandis que les épargnants courent dans tous les sens, la peur au ventre ; les gouvernements et les chefs d’Etat se mobilisent alors et viennent au secours des organismes. « Pompiers de service ». Pendant que certaines entreprises gèlent leurs plans de recrutement, d’autres réduisent leurs effectifs. Par ailleurs, les plans de sauvetage des banques ont occupé le cœur de l’actualité avec des moyens variés : nationalisation, injection de liquidités dans les banques…etc. Cela dit, cette perfusion fut immédiate et semblait être la seule issue. Est-ce pour autant l’effondrement du capitalisme ? En tout cas, nous constatons la peur ambiante et des effets de contagion plus que jamais apparents et sévères.
Et la dimension éthique dans tout cela ? Les principes d’éthique qui ont accompagné la naissance du capitalisme sont-ils incapables de réagir ? Sont-ils trop obsolètes pour mettre « des gardes fous » au capitalisme du XXIème siècle ? Est-ce que la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) peut constituer une des réponses possibles à la crise actuelle, en particulier pour restaurer ou préserver la confiance des parties prenantes ? Quid de la norme internationale « ISO 26000 » ? (dont l’un des objectifs est de clarifier le concept de RSE et de définir une terminologie commune à tous les pays du monde).

Enfin, la RSE qui symbolise la « confiance » entre les acteurs de l’entreprise se trouve au cœur d'un contexte invitant plutôt à la « défiance », la question qui se pose alors est de savoir de quelles manières peut-elle permettre de renverser la donne ?

Retour sur le concept…

La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est la démarche qui consiste, pour une entreprise, à rechercher une performance pas uniquement financière, mais aussi sociale et environnementale.

Cette responsabilité se traduit par des pratiques fondées sur des valeurs « éthiques » de respect:
- de toutes les parties prenantes de l'activité de l'entreprise (employés, fournisseurs, clients, actionnaires, concurrents…) ;
- de la communauté (collectivités locales, associations de consommateurs, ONG…) ;
- de l'environnement.

Les principaux moteurs d'une démarche de RSE résultent de la pression exercée par la société civile ainsi que de l'anticipation des risques formulée par l’entreprise, qu'ils soient matériels (risques sanitaires, sociaux, environnementaux) ou immatériels (risques de réputation, d'image). A cet égard, la pression médiatique sur ces sujets est de plus en plus forte pour les grandes entreprises. Les PME/PMI ne sont pas non plus épargnées par cette nouvelle vague, et seront encore beaucoup impliquées demain : soit par la pression du marché, soit par la pression de la normalisation.

La RSE parvient donc à s’imposer progressivement. Cette évolution va modifier au fur et à mesure les pratiques des entreprises et conditionner leurs stratégies de développement. Ainsi, la RSE représente une réelle opportunité pour la sphère entrepreneuriale. En effet, outre le fait qu’elle permette aux entreprises d’augmenter leurs performances commerciales et financières, elle conduit également à la réduction à terme des risques industriels, économiques et juridiques. Enfin, la RSE peut être une réponse pour anticiper les évolutions réglementaires, les difficultés sociales ou autres. Par ailleurs, elle renforce aussi davantage l'implication du personnel ; autrement dit, elle suscite un climat de motivation. S’investir dans une démarche RSE permet donc à l’entreprise de s’évaluer dans l’optique d’une démarche de qualité globale. En effet, la performance n’est pas seulement liée à un produit ou à un service, qui répond à l’amélioration de l’environnement, mais passe aussi par la qualité des Hommes, de leurs performances liées à un équilibre et une harmonie individuelle et collective. La mobilisation des entreprises autour de cette question semble de plus en plus intéressante tandis que les outils ne cessent de se multiplier (incitations financières, législation, Investissement Socialement Responsable…etc.).

En ce qui concerne la sensibilisation des entreprises autour de cette question, une forte communication médiatique semble incontournable. Il est nécessaire de procéder à la médiatisation du concept de RSE et de mettre en avant les entreprises qui s’inscrivent dans cette logique. A ce titre, il nous a semblé logique de mettre en avant un outil incontournable en Région Nord-Pas-de-Calais. Il s’agit du site «Initiatives DD», créé il y a un an et dédié au développement durable et aux actions engagées par les entreprises innovantes du Nord-Pas-de-Calais : http://www.initiativesdd.org/.

Nous avions pensé également il y a quelques mois, à un outil, n’existant pas encore sur le territoire du Pays d’Artois, qui serait la mise en place d’un trophée à l’échelle locale, récompensant les entreprises exemplaires en matière de Management de l’Environnement. Concrètement, il s’agirait d’un outil de sensibilisation et de communication, favorisant la rencontre et l’échange de bonnes pratiques entre acteurs économiques locaux.

A l'échelle d'un territoire, le développement durable peut se définir comme un objectif de conciliation des problématiques locales et des problématiques planétaires : dynamisme économique, préservation du patrimoine naturel, maîtrise des impacts sur l'environnement, équité sociale, solidarité, santé et qualité de vie… Il est important que ce sujet trouve sa place dans le débat des acteurs locaux, car si une entreprise inscrit la RSE au cœur de sa stratégie, son management et ses pratiques, elle crée en fait un environnement extrêmement propice au dialogue social.

Le contexte économique actuel et la crise financière mondiale donnent une opportunité aux différents acteurs et surtout aux entreprises d’analyser les conséquences, de bâtir, de partager les expériences en prenant en compte l’ensemble des dimensions : économiques, sociétales et environnementales.

L’expérience vécue par des entreprises ayant élaboré des programmes ou des activités socialement responsables permettra de mieux comprendre les facteurs incitatifs, les méthodes et outils de mise en œuvre ainsi que les obstacles et difficultés rencontrés.

En conséquence, dans la deuxième partie, « la RSE : mythe ou réalité ? », que nous publierons prochainement, nous nous appuierons sur le récit d’entreprises ayant entamé une démarche RSE. En effet, suite à la rencontre organisée le jeudi 20 novembre à Lille (5ème Journée Annuelle Développement Durable et Entreprises : http://www.jadde-lille.com/), à laquelle nous allons participer, nous serons en mesure de vous apporter un nouveau témoignage sur la question.

Chérif
& Pierre

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